Gamba Acoustique a mobilisé son expertise pour la réalisation des Halles de la Cartoucherie. Une opération de grande ampleur, emblématique pour le nouveau quartier et, au-delà, la ville, mais complexe sous divers aspects. La maîtrise d’œuvre était co-assurée par Compagnie Architecture et Oeco Architectes.
Un projet complexe en matière de programme, d’acteurs, de méthode
Déployé plus de 13000 m2, le projet regroupe un tiers-lieu, ouvert à des activités gastronomiques, sportives, culturelles, de formation, occupant une ancienne halle industrielle, et une salle de spectacles et d’animation neuve. Le premier a ouvert ses portes en septembre 2023, tandis que la seconde sera accessible à partir du début 2024. «Il fallait intégrer des enjeux multiples, souligne Emmanuel Soulié (chef de projet et responsable équipe bâtiment Sud-Ouest de Gamba). D’abord sur le plan du programme, ce d’autant que la partie réhabilitation impliquait la préservation du patrimoine. Ensuite, sur celui de la multiplicité des usages, qui n’a été actée qu’en cours de projet. Enfin, sur le process, puisque la maîtrise d’ouvrage était multipartite, que sa composition a évolué et que deux agences d’architecture sont intervenues, en cohérence, mais avec chacune son projet.»
Des solutions ad hoc pour la halle et la salle
La problématique acoustique était plus sensible sur la halle, en raison de la structure du bâti et de la coexistence des usages. «Ici, on ne pouvait rien accrocher à la charpente, question de poids rapporté. De plus, il fallait traiter la réverbération sur le grand volume de la rue intérieure. La solution que nous avons préconisée est un système de bac perforé en sous-face de plancher collaborant». Un travail poussé, en études et sur le chantier, a porté sur le zonage des espaces. Enfin, la maîtrise d’œuvre a sensibilisé les futurs exploitants au fait de ne pas envisager la grande rue principale comme une salle de spectacle.
Concernant l’équipement de spectacle, le parti acoustique est celui d’une salle de musiques amplifiées. Il a cependant été adapté à plusieurs contraintes spécifiques: le positionnement au cœur du quartier; la cohabitation d’un espace dédié à la musique et de bureaux de coworking culturel. Là encore, la mise au point a été impactée par l’inversion, en cours d’opération, des deux types d’espaces. Ici, la qualité acoustique est assurée par un travail de répartition et de profondeur et d’orientation des matériaux intérieurs: panneaux pleins bois jouant un rôle de membrane en basses fréquences, fibre de bois devant isolant fibreux, panneaux perforés.
Référence: Halles de la Cartoucherie, Toulouse
Mission Gamba: MOE acoustique + assistance sonorisation (complémentaire)
Maîtrise d’ouvrage: SAS LOTJAS (Hélia Conseil, Caisse épargne) ; Collectif Cosmopolis (Bellevilles et autres) ; Groupe Caisse des dépôts ; Redman
Maîtrise d’œuvre: Compagnie Architecture (mandataire), OECO Architectes (associé) ; Execo (maître d’oeuvre exe), Terrell (bet structure et enveloppe), CEERCE (bet fluides), Hoéco (bet économie), Gamba, IDTEC (bet VRD et paysagiste), EEC ( bet OPC)
Mission Gamba: MOE Acoustique + assistance sonorisation (complémentaire)
Surface (SHAB): 13 150 m², dont 2 250 m² (salle de spectacles)
Montant d’opération: 19 M€ (HT), dont 4,5 (salle de spectacles)
La halle de la Cartoucherie à Toulouse: un tiers lieu qui associe des usages multiples dans un écrin patrimonial rénové pour être, aussi, performant en matière environnementale.
La qualité acoustique de la salle de spectacle est assurée par un travail de répartition et de profondeur et d’orientation des matériaux intérieurs. © Gamba Acoustique
Une nouvelle approche des usages
Ce qui fait de ce projet une référence, pour Gamba Acoustique, c’est le rapport à une multiplicité d’usages, qui plus est revisités en cours d’opération. «Pour la halle, nous avons du accepter l’idée que le confort acoustique ne serait pas ce que nous aurions pu souhaiter. L’école de cinéma s’y est installée en cours de chantier. Ça a changé tous nos objectifs, et nous les avons révisés en direct avec l’usager. Il a fallu, en accord avec la maîtrise d’ouvrage, arbitrer», précise Emmanuel Soulié. La réussite de l’opération a exigé un investissement fort de la part de la maîtrise d’œuvre.